Au programme, 107km pour 2645m de dénivelé.

Rendez-vous était donné à 8h30 à Tarascon sur Ariège. La météo prévoit beau... et chaud. Déjà 15°C à 8h30, forcément, le thermomètre risque de faire des dégâts.

Patrice Vidal, le président de l'Ariégeoise, fait un rapide brief d'avant départ aux 60 cyclistes venus pour l'occasion, en rappelant les règles de sécurité et en prévenant de la présence de gravillons nombreux dans la descente du col de Port.

Pour l'occasion, j'ai mis sur le vélo que je teste un développement montagne, 36x32. D'origine, c'est du 36x28, trop gros pour mes piètres qualités de grimpeur.

Je retrouve au départ 4 amis, 2 Yannick et 2 Fred. Nous avons tous en commun une même personne, Jean-Denis Gély, qui nous a quitté il y a quelques mois. J'avais d'ailleurs rencontré Yannick (sur la photo à droite) lors de ma première rencontre avec Jean-Denis.

Le but sera de rouler tous ensemble, peu importe la moyenne, les Kom et autre. Prudent, je prends un coupe vent tout de même dans ma poche... qui se révèlera totalement inutile.

Départ donné à 8h35, mon Garmin Edge 1000 ne fonctionne pas. Pas de cardio ni de vitesse, obligé de faire un reset en roulant. J'aime pas !

Dès la sortie de Tarascon, on attaque le col de Port. 17km à 4.6% environ, de quoi se mettre en jambes sans trop souffrir, d'autant que la pente est régulière.

On discute, on rigole, mais Fred, dit l'Ours, commence à souffrir. Bien que puissant, son poids ne l'aide pas dans les portions montantes. Mais je ne m'inquiète pas, il se connait bien, monte à sa main et a un tempérament bien trempé. Yannick, qui fait partie de l'organisation, n'a que 200km dans les jambes en 2017, la journée risque aussi d'être rude.

Au bout de quelques kilomètres, je prends un rythme un poil plus élevé, non pour prendre la poudre d'escampette, mais pour avoir du temps pour prendre des photos en cours de route et au sommet. Je me ravitaille en haut, car oui, même pour une reconnaissance, l'Ariégeoise prévoit un ravitaillement en eau.

La montée est assez ombragée dans une première partie et ensuite, on est au soleil, mais la température est encore agréable.

Une fois tout le monde en haut, on descend vers Boussenac, en prenant soin de ne pas aller trop vite, il y a en effet du gravier sur la route qui vient d'être rapiécée.

En cours de descente, on passe par le col des Caougnous. En face de ce panneau (dos à moi quand je fais la photo), le mur de Péguère, que certains d'entre-vous doivent connaître.

Dans un virage à droite, de nombreux cyclistes arrêtés. Un cycliste est tombé lourdement. Yannick, de l'organisation, s'arrête. Nous continuons notre route. On croisera les pompiers un peu plus loin.

Arrivés à Massat, on bifurque à droite. Une longue vallée de plus de 20km nous attends. On roulote tranquille quand je reçois un appel de Yannick (merci les notifications du Garmin Edge 1000 !). Il est quelques kilomètres derrière nous, il a pu repartir une fois que les pompiers ont embarqué le cycliste accidenté.

Nous attendons donc Yannick sur le bord de la route pendant plus de 10mn tout de même. De nombreux cyclistes nous doublent tandis que nous, nous taillons le bout de gras, refaisant le monde... ou pas.

Quand Yannick nous rejoint, nous repartons sur un bon train, mais sans trop nous presser. Il reste 3 cols à franchir. Le rythme est quand même bon jusqu'à Seix puis Sérac d'Ustou.

Il est pile midi et voilà ce que nous propose l'Ariégeoise comme repas. 5.6km à 7.4% de moyenne. Un plat assez léger si on tient compte de la longueur du col, mais qui va se manger chaud, très chaud.

Tout au long de la montée, le Garmin va afficher entre 30 et 38°C. Au soleil certes, mais comme il y a peu d'ombre, la température sous le casque devait être proche de ça. Pas de vent non plus pour espérer un minime rafraichissement éolien.

Je gravis le col en 40mn, 8.3km/h de moyenne, en comptant les arrêts photos. Ben oui, ça sert à quoi d'avoir de jolis paysages si c'est pour ne pas en profiter et ne pas en faire profiter les autres ?

Le 36x32 m'est très utile. Plus que la pente, c'est vraiment la chaleur qui est redoutable.

Heureusement, la vue est superbe par endroit et permet d'oublier (un peu) la pente et la chaleur.

Par contre, une fois que l'on a pris la photo et rangé le téléphone dans la poche, on se retrouve face à ce long ruban de bitume pas plat du tout.

Arrivé au sommet, je colle mon autocollant Matos Vélo sur le panneau, je mange et j'attends les autres en profitant du paysage.

Il fait toujours chaud. Malgré l'altitude, inutile de se couvrir. Et bien que j'ai pas mal transpiré, l'absence de vent permet d'éviter de mettre un coupe-vent sans peut d'attraper froid.

Malgré la présence d'une poubelle à 50m du panneau, je constate que certains cyclistes ont jeté leurs emballages de barres ou gels au sol. Décidémment, certains sont vraiment irrécupérables :-(

Le petit temps d'atttente au sommet me permet de voir que les patins Swissstop livrés avec les roues DT Swiss que j'ai en test s'usent à vitesse grand V alors que je suis descendu vraiment tranquille. Mais bon, à leur décharge, ils sont neufs, donc, en rodage. Ils laissent une poussière violette sur le flanc du pneu et l'étrier de freins.

Direction Aulus les Bains. pour le dernier gros morceau de la journée, le col d'Agnes. 10km à 8.2% de moyenne. Forcément, la chanson ne sera pas la même. J'ai un bon souvenir de ce col, que j'avais gravi lors de l'Ariégeoise 2009, qui empruntait le même parcours.

Mais il faisait moins chaud. Là, sur toute la montée, le thermomètre du Garmin affiche entre 35 et 39°C. Alors forcément, on souffre. En silence, mais on souffre. Même le braquet de 36x32 s'avère trop dur. Mais dans pareilles circonstances, même un 28x36 me paraîtrait sans doute trop difficile à tirer.

Pendant les 80mn que m'auront demandé cette montée, j'aurai eu quelques pensées pour Jean-Denis Gély. Lui qui, malgré un cancer et la souffrance, ne se plaignait jamais et continuait à rouler. Il aurait tant aimé continuer à souffrir comme nous... avec nous.

Mais même ces pensées n'allègeront pas la difficulté de la pente.

Mon GPS m'a même affiché un véritable "mur" sur le profil à venir (voir sur la photo, sur la partie droite de l'écran). Zut, je n'ai prévu ni grapin ni pilet moi !

Dans pareils moments, on se demande ce que l'on fait sur un vélo, à s'infliger des souffrances dont on pourrait bien se passer, en restant tranquillement à la maison ou en venant en voiture. Et puis au bout de quelques heures, on oublie, et on s'aperçoit que l'on ne peut finalement pas se passer de ces souffrances. Un drogue douce.

Et puis sincèrement, l'avantage de rouler lentement, c'est de profiter plus longtemps des paysages (méthode Coué).

Quelques cyclistes me doublent à bon train. Je roule à 9/10km/h, eux sont plutôt à 13/15km/h. Les chanceux quand même. Ils souffrent sans doute autant, mais moins longtemps.

Sans doute les dernières neiges, car même là-haut, il doit encore faire 20°C au moins.

Le sourire, toujours, au moins pour la photo.

Enfin, j'arrive en haut du col d'Agnes. Si ce n'est pas le dernier col, pusiqu'il reste le Port de Lers à gravir, c'est le dernier gros morceau. Alors forcément, arrivé en haut, on sait que c'est est quasiment terminé. Et la vue est magnifique.

Un dernier ravitaillement liquide attend les cyclistes. Il me faudra attendre près de 40mn mes collègues. Mais peu importe, il fait beau et chaud et je profite encore du paysage. Certains auront vraiment souffert plus que moi dans cette montée raide et surchauffée.

Direction le Port de Lers pour le dernier col à franchir de la journée.

Avant ça, rapide descente vers l'étang de lers où de nombreux touristes ou locaux viennent se baigner.

Il ne reste que 3,8 km à 5,7%. Une moyenne trompeuse, car au milieu, il y a 1km tout plat. Alors forcément, le reste oscille quand même entre 6 et 9%. Mais ça passe vite.

Arrivé au sommet, dernières photos avant la descente sur Vicdessos puis la vallée jusqu'à Tarascon.

Le panneau affiche 1517m, en vrai, le repère IGN situé à côté indique 1516.4m :-) On est plus près des 1516 que 1517m ! Bon, on va dire que le panneau, lui, est bien à 1517m, mais la route, plutôt 1516.

La descente que j'affectionne, est très sympa mais la route assez étroite par endroits. Gare aux voitures qui montent. Ci-dessous, la vidéo réalisée avec ma caméra Cycliq Fly12, du Port de Lers jusque Vicdessos. Pour que ça dure un petit peu moins longtemps, j'ai accéléré la vidéo (x1.25).

Arrivés à Vicdessos, regroupement général et on prend des relais pour ralier Tarascon. La route est en faux plat descendant, mais comme souvent à cet endroit, le vent est de face est souffle plutôt généreusement. On fera tout de même un bon 40 de moyenne, preuve que les jambes étaient encore là.

A l'arrivée, 120km et 2450m de D+ (voir trace Strava ici avec le départ un peu plus tard cause bug Garmin) ainsi que la vidéo Relive.

Tous contents d'en avoir terminés. Nous nous donnons rendez-vous au camping où Yannick a loué un mobil-home pour le week-end. Bières (mais jus d'orange pour moi), chips et cacahuètes. Dans l'ordre sur la photo, de gauche à droite, Yannick, Yannick, Fred, Fred et moi !

Et un sixième cycliste, qui nous a quitté il y a quelques mois mais pour qui nous avont tous eu une pensée, Jean-Denis bien évidemment.

C'était une bien belle journée pour pédaler, bien qu'un peu chaude. L'Ariégeoise a concocté un superbe parcours de la Mountagnole.

Mais cyclistes qui allez participer à cet événement le 24 juin prochain, n'oubliez pas, ce n'est que du vélo, alors évitez de prendre des risques inutiles et ne coupez pas les virages. La vie vaut sans doute mieux que quelques places grattées.

Et ne jetez pas vos emballages dans la nature si vous voulez que l'administration continue à autoriser les cyclosportives, que les gens ne pensent pas tous que les cyclistes sont des porcs et surtout, si vous voulez laisser de jolis paysages aux futures générations.