Cette reconnaissance ne fut pas inutile, même si ce parcours avait déjà été proposé il y a 4 ou 5 ans il me semble, et ce, pour plusieurs raisons :

  • nous avions fait la reconnaissance par une température identique à peu près
  • le parcours est très roulant sur les 35 premiers kilomètres, mais nous avions vu qu'il fallait justement s'économiser, notamment pour gérer la partie entre le col de Marmare et la dernière descente, sur les crêtes, très usante
  • j'ai pu m'apercevoir que mon braquet de 34x27 n'était pas suffisant pour gravir "à l'aise" le plateau de Beille

Pour cette édition, j'ai donc décidé de me concocter une cassette spécifique avec un ancien pignon de 28 dents, de marque MICHE. Mais n'étant équipé que de 9 vitesses, il a fallu que je fasse des choix sur les pignons, je suis donc parti avec : 12-14-15-17-19-21-23-25-28, le tout avec 50x34 à l'avant.

Je suis venu avec mon ami Philippe en covoiturage. Dès notre arrivée, il fait beau, bien qu'encore un peu frais avec 13°. Une fois nos dossards récupérés à Tarascon, direction les Cabannes en voiture....c'est bien plus simple à gérer une fois que l'on a terminé de grimper Beille.

Je fais le plein de barres diététiques pour être sûr de ne manquer de rien. A 7h30, nous décollons des Cabannes pour rejoindre Tarascon. Sur le trajet, nous rencontrons deux amis de mon club, le Capitole Vélo Club Castelginest, Audrey et Dominique et nous faisons le chemin ensemble. A 2kms de Tarascon, j'accélère pour faire monter le coeur qui reste plutôt bas, aux alentours de 100 puls. Sur le faux plat, je le monterai à 165puls, plutôt bon signe. Arrêt pipi...mais comme il est encore tôt, nous roulons encore. A 8h15, au bout de 17kms de roulage, nous rejoignons les sas de départ. Il y a déjà beaucoup de monde et la queue dans une rue adjacente à l'avenue du départ pour faire contrôler nos puces. A 8h35, nous passons enfin le contrôle et arrivons sur l'avenue.....alors que les coureurs sont déjà partis !

Moi qui voulait partir tranquille...je suis obligé de rouler un peu plus fort pour remonter un peu, mais tout en essayant d'en garder sous la pédale ! Philippe reste dans ma roue et essaye de ne pas me lâcher. Au bout de 10kms à peine, j'ai déjà pas mal remonté..mais de nouveau envie de pisser. Décidément, j'ai dû trop boire avant de partir. Le parcours est roulant, difficile de s'arrêter, mais mon ami Philippe, qui lui aussi a une grosse envie, s'arrête. De mon côté, j'attends la côte de Nalzen pour tenter d'uriner sur le faux plat descendant en roulant. Mais finalement, je n'y arriverai pas, bloqué...alors je m'arrête pour me soulager. Philippe me repasse à ce moment là et une fois reparti, je me mets à rouler pour revenir sur lui. 2kms à 48km/h de moyenne, je suis à nouveau avec lui dans un groupe et je me mets à l'abri sans trop dépenser d'énergie, la journée va être longue et il faudra des forces pour monter Beille.

Il fait déjà 25° et nous arrivons à Lavelanet. Il y a de la circulation et je suis surpris de voir quelques cyclos insulter des automobilistes qui ne vont pas assez vite......ALORS que nous sommes une course sur route ouverte. Les automobilistes en question ne sont pas censés savoir qu'il y a une course ce jour là et ne vont pas en plus s'empêcher de sortir à cause d'une course. De plus, se faire doubler à droite ET à gauche ne doit pas être rassurant pour quelqu'un de non habitué. Bref, cela me monter une fois de plus l'égoïsme de certains cyclosportifs. Au KM38 se présente le col de la Croix des Morts. Petit col de 7kms à 5.5%, ce qui ne m'empêche pas de mettre assez vite le 34x28 pour mouliner et rester en dedans. Je gravirai le col en 30mn,48s, à 154puls de moyenne seulement.

C'est ensuite un long faux plat montant qui nous attend jusqu'à Belcaire et ensuite, le début de la montée du col des 7 frères. Je reste toujours dans les roues, Philippe est toujours là. Au pied du col des 7 frères, il fait chaud (27°)...pas d'ombre, certains sont déjà au bord de la route à se reposer. De mon côté, je reste avec un groupe, toujours à ma main. Dans les quelques virages en épingle, je m'aperçois que Philippe n'est plus là. Tant pis. Je prends garde aux cyclos déjà fatigués qui ont du mal à tenir leur ligne et qui font des écarts dangereux.

Au sommet du col des 7 frères, je suis toujours bien, je suis toujours à 154puls de moyenne sur ce col.....tout comme le col de Marmare.

Par contre, je me suis engueulé avec un cycliste espagnol. Il se ravitaillait quand j'étais dans sa roue...et lâche son emballage que je prends dans la figure. Je ne parle pas espagnol, mais il s'est excusé. D'ailleurs, je suis toujours aussi dépité de voir autant de déchets de barres diététiques ou tubes de gel au sol. Là encore, l'égoïsme est roi......

La descente du col de Marmare, sur 11kms, se passe sans encombres et sans prise de risque. Je mange et je me laisse glisser, ce qui ne m'empêche pas de doubler de nombreux coureurs qui ont peur. Les premiers coureurs du grand parcours me doublent dans cette même descente. Bien que partis 30mn avant le parcours de la Mountagnole, ils ont déjà parcourus 50kms de plus !!!! Certains sont accompagnés de voitures suiveuses avec vélos de rechange, etc....alors que c'est interdit...et cela nous gêne, notamment dans les côtes où respirer les gaz d'échappement n'est pas le plus agréable !

S'en suit le parcours sur les crêtes, que je redoute, car je l'ai très mal digéré lors de la reconnaissance du parcours. Mais là, tout se passe pour le mieux. Mais je n'en fait pas trop, je préfère en garder. D'autres coureurs du grand parcours nous passent à une vitesse hallucinante, c'est un autre monde. Nous passons Caussou, Bestiac, Appy et enfin Senconac, avant d'attaquer la descente sur les Cabannes. Là aussi, je descends à ma main, sans relances après les épingles, mais je double du monde, dont Dominique, qui me croyait devant. Il me dit qu'il est fatigué. Audrey est devant.

Arrivé aux Cabannes, je me ravitaille correctement pendant 2mn, mais ces deux minutes ne seront pas de trop pour récupérer et bien s'alimenter.

Maintenant, c'est parti, j'attaque le plateau de Beille, il est 12h20 et il fait 32°. Ca va être difficile. Mon objectif, arriver à mieux grimper que lors de la reconnaissance....et surtout, sans poser pied à terre, hormis sur les ravitaillements en haut. Ce jour là, j'avais posé pied à terre 13 fois. Là, le 34x28 devrait m'aider. Allez, encore 16kms à 7.5% de moyenne est c'est fini.

Dès le début, je passe sur le 34x28....et je sens que c'est plus facile que le mois dernier. Il y a du monde sur le bord de la route pour nous encourager, ça fait du bien au moral. Par contre, beaucoup de coureurs sont déjà arrêtés dès les 5 premiers kilomètres, à cause de la fatigue et de crampes. Pour ma part, je souffre...en silence, comme tout le monde. Je rattrape lentement du monde....pendant que d'autres coureurs, de la Mountagnole ou de l'Ariégeoise, me dépassent à leur tour. Leur rythme est nettement plus élevé que mes 9km/h. Mais j'essaie de rester à 160puls maxi environ pour être sûr de tenir jusqu'au bout. Je bois et je m'arrose régulièrement. Dans certains virages, un léger vent permet de mieux supporter la chaleur. Beaucoup de coureurs vont chercher les rares ombres sur le bord gauche de la route. Pour ma part, je préfère rester en plein soleil en gardant mon rythme.

Le premier ravitaillement intervient au 6ième kilomètre d'ascension. Je m'arrête 30s pour refaire le plein de bidons et me faire arroser la tête avec tuyau. Mais je repars de suite.

Malgré la souffrance, je suis heureux d'arriver à grimper à ma main, doubler des coureurs. Mais je fais quasiment le vide dans ma tête et je me concentre sur mon pédalage et mon rythme cardiaque. Je reste entre 50 et 60tr/mn !

4kms plus loin, nouveau ravitaillement en eau, je me contente de deux verres d'eau, il me reste un bidon plein et le prochain ravitaillement est dans 4kms. Toujours de nombreux coureurs assis sur le bord de la route, voire allongés. Ca va être difficile pour eux d'arriver au sommet.

Dans la montée, je vois un jeune cyclo jeter ses emballages au sol. Je lui fait remarquer et il me répond que ce ne sont pas mes oignons...mais un autre cyclo d'environ 25/30 ans me soutient et le traite de "gros dégueulasse" en lui faisant remarquer qu'il n'ira pas plus vite. Surtout qu'avec un ravito tous les 4 kms, il peut jeter ses emballages à ces moments là.

Au 10ième kilomètre de montée, je pose pied à terre....je n'ai pas le choix, vraiment fatigué. Mais je repars au bout de 20s.

Au KM12, c'est le replat. Un coureur que je connais, Laurent Teixidor, d'Arles sur Tech, me rattrape. Je l'avais remarqué dans l'épingle précédente. Nous discutons sur le replat et profitons du ravitaillement en eau, le dernier. Je reste en 34x25 pour récupérer. Laurent me passe devant, je m'accroche. Il ne reste que 4kms. Sur les 3 derniers kilomètres, je lui passe devant. Les deux derniers kilomètres, je me lâche un peu. Alors que je suis resté à 9km/h environ tout le long, j'accélère peu à peu et me retrouve à 11/12km/h, je roule aux sensations et laisse tomber le cardio qui monte à 170 puls.

Sur les 500 derniers mètres, je m'autorise même de passer la plaque.....et j'en termine avec Laurent dans ma roue, au bout de 5h38 d'effort, dont 1h50mn pour la montée de Beille (161puls de moyenne).

Satisfait de ne m'être quasiment pas arrêté.

Pour info, le vainqueur du grand parcours a gagné en 5h11mn. 50kms de plus que moi.....27mn de moins ! Même le vainqueur de la Mountagnole a gagné en 3h54. Il arrive 1h45 avant moi. Il a franchi le sommet alors que je débutais l'ascension de Beille.

Au sommet, il y a du monde, j'attends mes collègues, et je verrais arriver Philippe, exténué, 15mn après moi. Nous allons nous asseoir et voyons Stephan et Rolland, du CVCC, qui sont arrivés 30 à 45mn avant nous.

Pendant que je vais chercher mon plateau repas, Philippe, qui n'a pas faim, redescend à la voiture. Après le plateau repas vite ingurgité au soleil, je redescend tambour battant en prenant beaucoup de plaisir, même si je dois faire attention aux nombreux cyclistes qui sont encore dans la montée. J'en profiterai pour doubler quelques voitures et motos. Toujours de nombreux coureurs sur les bas côtés, mais aussi le SAMU pour venir en aide à des personnes au plus mal. j'espère qu'il n'y a rien de grave pour elles.

Coup de coeur !

Voilà donc pour cette nouvelle édition, à l'organisation quasi parfaite hormis le bug au départ qui a été donné avant que tout le monde ai pu faire vérifier sa puce, mais je mettrai ça sur le compte de la participation exceptionnelle de cette année, qui n'était peut-être pas attendue. Des bénévoles qui font un sacré boulot...et que je n'oubliais pas de remercier à chaque ravitaillement.

Coup de coeur aussi aux accompagnateurs, nombreux sur la montée de Beille, venus nous encourager, nos arroser, etc....ça fait un bien fou ! J'ai même entendu une femme dire à son mari qu'elle nous plaignait de nous voir souffrir autant, ce sur quoi je lui ai répondu que nous l'avions choisi, que nous n'étions vraiment pas à plaindre.

Carton vert

Forte prise de conscience écolo depuis quelques années sur l'Ariégeoise, et encore plus cette année, avec, en vrac :

  • tri des déchets aux ravitos
  • plateau repas en matière recyclable
  • couverts en bois

Bref, que du bon....mais.....

Coup de gueule ! Un emballage vide ne pèse rien !

Un coup de gueule récurrent malheureusement, les coureurs qui n'ont toujours pas compris qu'un emballage vide doit retourner dans la poche du maillot, et non être jeté au sol. Au pire, il y a les ravitaillements équipés de poubelles...... Pour ma part, j'ai gardé tous mes emballages pour les jeter à la maison. Résultat, 1 tube vide, 5 emballages de barres.....ce qui donne un poids de 8g.......

Carton rouge

Carton rouge donc à ces coureurs dont l'effort empêche apparemment leur cerveau d'être irrigué. Ils prennent l'emballage dans la poche, l'ouvre, mangent le contenu....mais ne retrouvent apparemment pas la poche et jettent l'emballage au sol. Faudra-t-il qu'un préfêt interdise une cyclo pour que ces derniers "dégueulasses" soient propres !?

Second carton rouge aux nombreuses voitures suiveuses, qui en plus de nous gêner parfois dans la montée.....crachaient leurs gaz d'échappement, certains plusieurs fois puisqu'ils s'arrêtaient, repartaient, etc....

Pour terminer, non pas une, mais deux courbes Polar !

Ariegeoise-2010-courbe-polar-Mountagnole.png

Et la courbe de la montée de Beille, avec en bas à droite, les infos sur ma montée, rythme cardiaque moyen, cadence, etc....

Ariegeoise-2010-courbe-polar-Beille.png

Classement

Même si c'est accessoire, je termine classé à la 800ième place, en 5h44mn53s. Il y a 5 ans, sur le même parcours, j'avais terminé en 30mn de moins quasiment, mais je pesais 6kg de moins, ce qui doit jouer un rôle dans les cols.

Contrairement à beaucoup de cyclosportives, les temps sont pris en réel, lorsque l'on passe sur la ligne de départ. En effet, je termine juste devant un coureur...qui est classé en 5h41mn.