Traversée des Pyrénées - Etape 3 de Laruns à Bagnères de Bigorre
Par Randonnées - Cet article a été lu 4006 fois. Commentaires : 0 .
le dimanche 12 août 2012 09:07 -Encore une grosse journée....sans doute la plus difficile car bien qu'il n'y ait que deux cols à franchir, ce ne sont pas de petits cols. Aubisque et Tourmalet, rien que ça.
3000m de dénivelé. Mais une fois que l'on aura passé cette journée, plus de la moitié du dénivelé de la journée aura été faite.
David, notre météorologue nous annonce une belle journée, tant mieux. Espérons qu'il ne fera quand même pas trop chaud dans le Tourmalet !
Par contre, j'ai retrouvé ma ceinture cardiaque. Je grimperai toujours pareil, mais au moins, j'aurai mes données en fin de sortie.
Les jambes sont dures...mais je me fais une raison, je pense que ce sera le cas jusqu'à Collioure désormais. Quelle chance ont les pros d'avoir des masseurs !
Aujourd'hui, pas de temps d'échauffement....2kms de descente et on attaque les premières rampes de l'Aubisque. 17kms à 6.8% de moyenne, ça cause quand même. Heureusement, il fait beau, pas trop chaud et les paysages sont magnifiques, à tel point que je m'arrête deux ou trois fois pour faire des clichés.
Le coeur ne monte plus. Il ne dépasse plus 150puls. Sans doute la fatigue. Je le cale donc sur le 33x28 assis à 145 puls et je relance parfois en 33x25 en danseuse. Je me laisse décrocher dès les premiers kilomètres mais je reviens assez vite sur Christian et David que j'accompagne sur toute la montée, les récupérant au gré du retard pris pour faire les photos. Sylvain, comme d'habitude, est déjà loin devant !
J'arrive au sommet avec eux en 1h38 à 10.5km/h de moyenne et 142 puls !
En voyant la borne au sommet de l'Aubisque, je me dis que j'aurai dû me faire faire des autocollants cycloblog avec un QR Code pour laisser ma trace :-)
Direction maintenant le Soulor. Mais on ne peut pas dire que l'on va gravir ce col...puisqu'on l'attaque bien après son pied. Nous n'aurons qu'à monter 2kms à 5%. Mais ça fait toujours un panneau de plus à prendre en photos.
Le temps de nous couvrir et nous descendons vers Argelès-Gazost. Le soleil est de mise et il fait plus de 25°.
Nous sommes restés très prudents dans la descente car il y avait beaucoup de circulation, notamment dans la montée...et bien sûr, les voitures doublent les cyclistes même dans les virages sans visibilité. Une ou deux frayeurs malgré notre prudence nous suffiront !
Christian et David s'arrêtent pour manger un sandwich. Apparemment, ils ne mangent pas suffisamment le matin.
Sylvain et moi profitons de cette pause pour envoyer quelques messages sur Facebook et Twitter...tout en améliorant notre bronzage.
Je regarde mon Polar, nous sommes redescendus à 450m d'altitude. Dans quelques kilomètres, nous serons à 2115m, le toit de notre traversée.
Nous repartons en direction de Luz Saint Sauveur. Je sais déjà que le faux plat à partir de Pierrefite Nestalas sera difficile à gérer pour moi. Un faux plat à 4/5% dans lequel je serai vite lâché par mes équipiers. Mais on se rejoint tous à Luz Saint Sauveur à la faveur d'une pause pipi et d'un remplissage de bidons salvateur. Il fait 29° à Luz Sait Sauveur. Je redoute déjà la montée du Tourmalet par ce côté, le même que sur l'Etape du Tour 2010 et avec la même chaleur quasiment.
Cette année là, j'avais posé de nombreuses fois pied à terre pour récupérer. Mais dès les premiers kilomètres, je lâche David et Christian à mon train (Sylvain est déjà parti devant) et je sens que ça va plutôt bien se passer.
Il fait chaud, mais ça reste supportable. Il est midi, il y a très peu de cyclistes qui grimpent.
A la sortie de Barèges, je n'ai toujours pas posé pied à terre. Je m'arrête pour faire une photo mais repart de suite. Là, c'est une longue ligne droite à plus de 9%. Démoralisant....mais je passe bien.
Je continue sur mon rythme, les jambes tournent plutôt bien et le coeur reste entre 145 et 150 pulsations. Il fait de plus en plus chaud malgré l'altitude et le vent de dos ne nous permet même pas de nous rafraîchir.
Seules quelques épingles permettront d'avoir un air frais réjouissant.
A 7kms du sommet, nous sommes déjà à 1560m d'altitude. A la faveur de mes arrêts photos, Christian revient sur moi...David est un peu plus loin.
Je continue mon bonhomme de chemin et je sais que les deux derniers kilomètres sont à 9%. Ces deux derniers kilomètres sont très difficiles, mais quand on sait que l'on arrive en haut, la motivation aide à ne pas trop ralentir.
Arrivés en haut, c'est la satisfaction d'avoir franchi un cap qui domine. Le plus haut col des Pyrénées françaises, à 2115m, un monument du cyclisme que des centaines de cyclistes amateurs gravissent chaque jour, pour se surpasser. Anglais, américains, hollandais, tous dans un seul but, arriver là, devant le Géant et la stèle qui rend hommage au directeur du Tour de France de 1936 à 1986, Jacques Goddet.
Il m'aura fallu 1h54 à 9.6km/h pour arriver en haut depuis Luz et je n'aurai posé pied à terre que deux fois....seulement pour prendre des photos. Merci au 33x28 !
Mais une autre plaque nous rappelle que le 21 juillet 1910, un certain Octave Lapize a franchi en tête le col du Tourmalet. Le premier coureur cycliste à franchir ce col lors du 8ième Tour de France, dans l'étape reliant Luchon à Bayonne (325kms, soit la moitié de notre traversée des Pyrénées).
Sur des routes qui n'en étaient pas. Tout juste cela avait-il le nom de chemin caillouteux. Des forçats de la route en équilibre sur des vélos de plus de 12kg.....ou à pied, alors que nous, nous trouvons désormais nos vélos à 9, 10 ou 11 vitesses de moins de 8kg bien trop lourds !
La veille, ils avaient effectué une étape Perpignan - Luchon de 289kms. La traversée des Pyrénées en deux jours. Chapeaux messieurs !
Pour les plus curieux, voici le repère géodésique de nivellement de l'IGN au sommet du col. La fiche du repère indique que le col est à exactement 2115.825m.
Jusqu'à La Mongie, j'effectue une descente plus que prudente à cause des brebis qui traversent sans crier gare. A partir de la sortie de la station, je lâche les freins, mais sans prendre non plus de risques. Les records de vitesse, ce sera pour plus tard. J'arrive à Sainte Marie de Campan au bout de 21mn à 47km/h de moyenne. 2h de montée pour 20mn de plaisir !
Là, j'attends Christian et David et nous rejoignons Bagnères de Bigorre en prenant de sérieux relais à 36km/h de moyenne.
Le camping car nous attend à la sortie, à côté d'Intermarché car il y a une laverie. Chic, des affaires propres et sèches.
David en profite pour réparer une crevaison lente.
Il est 15h passé. Une fois tout le monde rassasié et le linge propre et sec, direction le camping.
Là, j'en profite pour changer mes patins de freins, bien trop tendres. Tellement tendres que lors de la première journée sous la pluie, ils sont devenus très abrasifs avec le sable et de nombreuses particules d'aluminium de la jante s'y sont logé. J'ai bien tenté la veille de retirer ces particules au couteau, mais trop tard. A chaque freinage, on entend que ça freine métal sur métal et la jante avant de ma Campagnolo Neutron s'est bien creusée.
J'en profite donc pour les remplacer par des Swissstop verts déjà usés mais qui ont encore 30% de durée de vie environ..
Et là, c'est un repas gargantuesque qui nous attends. Normal, les parents de Sylvain arrivent d'Aveyron pour nous suivre....et ils ont rempli le coffre de bonnes choses. Saucisse, fromage....et surtout, de la teurgoule, un plat normand.
Un délice dont je vous invite à consulter la recette sur Wikipedia, même si je pense que la mère de Sylvain a un secret tout autre pour la faire. En tous cas, c'est bon et c'est plein de sucres lents !
Mais pour les photos, c'est là !!
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