L'expérience interdite du dopage par Stade 2
Par Santé - Cet article a été lu 4509 fois. Commentaires : 4 .
le mardi 5 mai 2015 13:39 -Dimanche dernier, Stade 2 a diffusé un reportage intitulé "l'expérience interdite".
Et pour cause, le but de cette expérience était de doper huit sportifs qui ont accepté dans le plus grand secret de participer à ce protocole exécuté dans un laboratoire indépendant et mis au point par le docteur Pierre Sallet qui travaille dans la lutte contre le dopage.
Un dopage par micro-doses d'EPO, d'hormones de croissance et de corticoïdes durant 3 semaines, pour un total de 12 injections, afin de vérifier les gains de performances engendrés par ce protocole. Mais aussi une auto-transfusion.
Des micro-doses censées être indétectables lors des contrôles anti-dopage. En revanche, à aucun moment au cours de cette expérience, les athlètes ne subiront de véritable contrôle anti-dopage pour vérifier cela. Dommage.
Seul le suivi longitudinal a été utilisé pour indiquer qu'il était impossible de voir comme cela que l'athlète se dopait.
Il en résulte des gains variables, mais tout de même substanciels puisque en moyenne de 2%. Ca paraît infime, mais suffisant pour grapiller quelques places sur n'importe quelle épreuve sportive (que ce soit du cyclisme ou autre !). On est bien loin de la prise orale de médicaments.
Preuve que les sports où il n'y a quasiment aucun contrôle anti-dopage sont sans doute largement plus touchés qu'ils ne veulent bien le croire. En tous cas, bien plus tolérants que le cyclisme qui a pris le problème à bras le corps, ce qui n'empêche pas les tricheurs et autres brebis galeuses de sévir encore.
Pour ceux qui n'auraient pas vu ce reportage :
Mon avis
Un reportage qui part d'un bon sentiment mais qui est malheureusment encore perfectible de part son protocole et, comme je l'indique plus haut, du fait que les sportifs ne sont pas soumis à une analyse sanguine comme le sont régulièrement les cyclistes dans le cadre d'ADAMS par exemple.
Rien ne dit que ces sportifs n'auraient pas été détectés au premier contrôle sanguin.
Mais pour une fois, on parle de dopage sans parler de cyclisme, et ça, c'est une bonne chose à mon avis. Vivement que tous les autres sports aient aussi droit à leur "affaire Festina" pour ouvrir les yeux à tous les spectateurs et téléspectateurs qui encore trop souvent croient que leur sport n'est pas gangréné.
Les résultats de cette étude ne me surprennent pas. Comme je l'avais indiqué dans mon article "j'ai testé le dopage", j'avais pour ma part des gains de 9% (attention, résultat soumis à réserve vu que je n'avais pas de protocole scientifique) avec un médicament plutôt commun pris à dose très faible pour soigner des douleurs dentaires. Un produit d'ailleurs facilement détecté par les mesures anti-dopage actuelles.
Un reportage incomplet donc, mais qui prouve que même à faibles doses, les produits dopants peuvent changer la donne dans un classement.
Non, on ne propulsera pas la lanterne rouge du Tour de France sur le podium, mais si tous les coureurs sont propres (notez le conditionnel) et que le 15ième choisi d'améliorer ses performances illégalement, il a des chances d'aller chercher la victoire.
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