Premières gouttes

La météo ne sait pas trop sur quel pied danser. Il fait 10°, mais il est prévu assez rapidement que le thermomètre dépasse les 15° et même 21° à mon arrivée. Je décide donc de partir léger. Cuissard court, maillot manches courtes, manchettes...et une veste pluie vu que des averses sont annoncées. Cela me permettra de rester au chaud au moins pour le départ.
J'ai bien fait, 5kms après être parti, il pleut. Pas grand chose, mais le K-Way permet de rester au sec...le temps que les gouttes s'arrêtent 10mn plus tard.
Je me fais doubler par un vélo électrique sans doute pas aux normes...car je roule à 28km/h et lui est à plus de 35km/h. Idéal pour arriver fringuant au boulot.

Traversée de Toulouse

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-001.jpgAprès 19kms, j'arrive à l'écluse qui marque l'entrée dans Toulouse et je quitte le Canal pour me fondre dans la circulation.
Il y a déjà du monde en ville pour aller bosser mais tout se passe bien. Je reprends le Canal du Midi au plus vite au niveau du port Saint Sauveur.
Et là, grosse affluence sur le Canal. Je m'aperçois que beaucoup d'étudiants...et de gens qui ne sont plus étudiants depuis longtemps empruntent le bord du Canal pour aller étudier ou bosser. Agréable, mais assez dangereux au final car ces cyclistes ne font parfois pas attention à ce qui arrive derrière et changent de voie rapidement sans crier gare !

Une fois passé la sortie de Toulouse, du côté du péage sud, ça devient beaucoup plus calme.

Canal du Midi, bonheur à vélo

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-003.jpgToulouse-Perpignan-11-04-2014-002.jpgPendant 70kms donc, pas de voiture et les seules bosses que j'aurai à franchir sont les écluses.
J'avance correctement à 27/28km/h mais je sens parfois que le vent est contraire. Mais le Canal du Midi, bordé de platanes, reste assez abrité. Plus que la vitesse, c'est mon cardio que je surveille de temps en temps pour rester à 140 puls environ.

J'en profite pour admirer le paysage, les canards et autres volatiles tranquilles sur ce paradis façonné par l'homme. Les seuls voitures que je verrai pendant plus de 50kms, c'est quand le Canal du Midi longe l'autoroute. Mais ça ne dure jamais bien longtemps.
Mais en bordure de Canal, je tombe sur ça. Une voiture plantée ! Original comme façon de garer son véhicule.

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Sortie de Canal, à moi la route

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-005.jpgBien guidé par mon ami Sylvain qui avait déjà "pratiqué" le Canal, je sors à Avignonet Lauragais pour éviter d'avoir à rouler sur de la terre.
J'ai déjà vidé un bidon, j'en profite pour le remplir sur la place à gauche dans le village (merci Sylvain).
A partir de maintenant, je vais partager la route avec les voitures et camions pendant les 148 kilomètres qui restent. Peu après la sortie du village, mon premier col de la journée. Sans doute le col qui ressemble le moins à un col avec une pente moyenne qui ne dépasse pas les 1%.
Je suis à 189 mètres d’altitude et le manque d'oxygène ne se fait pas sentir. Plus qu'un col, c'est surtout un point "historique et géographique" puisqu'il constitue le point le plus élevé du canal du Midi, On voit sur la photo au fond la "Rigole" qui est en fait le canal d'alimentation en eau du canal du Midi.

Bref, même si on rigole de voir un panneau de col perdu ici au sommet d'un faux plat, il a le mérite de repérer un lieu géographique important sans lequel le Canal du Midi ne serait pas !

Je trace grâce à mon GPS à travers champs. Villeneuve la Comptal, Fendeille (où je prendrai un peu de pluie pendant 2kms) et Villasavary seront mes points de passage, me permettant d'éviter les grandes routes. Mais il a tout de même fallu que je fasse sans GPS pendant un petit moment, ce dernier ayant décidé de me faire passer par un chemin plutôt réservé aux tracteurs. J'ai bien fait de ne pas le prendre, apparemment, c'était comme ça sur plus de 10kms.
J'ai donc pris la départementale que j'avais déjà emprunté sur mon premier trajet Toulouse - Perpignan. Je passe par Lasserre de Prouille et Lauragel avant d'arriver à Limoux. Il fait beau et déjà chaud, je quitte les manchettes. 21° !
Le vent est toujours de face mais pas très fort.


Ravitaillement en eau à Limoux. J'hésite à m'acheter un truc à manger... et me ravise. Je verrai plus tard.

Fini le plat

Jusqu'à présent, la route était relativement plate. A partir de Limoux, mais surtout Couiza, c'en est terminé. Je viens de faire 130kms et je n'ai que 400m de dénivelé. Il me reste donc 800m de dénivelé sur les 90 prochains kilomètres.
La bonne nouvelle, c'est qu'il me reste moins de la moitié du kilométrage à faire. Un peu plus de 27 de moyenne depuis le départ.

A table

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-006.jpgAprès Limoux, je longe l'Aude via Alet. Ça monte peu, mais ça monte...et je commence à sentir que je vais avoir faim. Les barres de céréales et autres gels ne suffiront pas.
Je me dis que je trouverai à Couiza, mais à Luc sur Aude, je tombe sur le Fournil Bio de Luc. L'appel du ventre est le plus fort et je m'arrête. En plus, c'est bio...allons-y !

Je prends donc une part de quiche aux lardons et une part de pizza aux brocolis. Ça risque d'être lourd côté digestion dans les bosses, mais vaut mieux ça qu'une fringale à 70kms de l'arrivée !

C'est bon, mais je me dépêche tout de même. 10mn plus tard, je repart afin de ne pas me refroidir.


Grimpettes

C'est parti pour le dénivelé maintenant. A Couiza, je tourne à gauche pour longer la Sals jusqu'à Rennes les Bains. Ca monte tranquillement et le soleil est présent. Les jambes tournent bien.
A Rennes les Bains, quelques souvenirs resurgissent d'une de mes premières courses, quand j'étais Cadet 1. C'était ici...et ça n'a pas trop changé.
Toulouse-Perpignan-11-04-2014-007.jpgJe continue vers Bugarach et son fameux pic ! Vous ne connaissez pas Bugarach ? C'est le fameux village qui, fin 2012, devait être épargné par la fin du monde et où toutes les télévisions du monde avaient dépêché leurs plus grands reporters !
Bugarach et son fameux pic qui, selon les plus illuminés, serait un garage à soucoupes volantes.

Pour ma part, je n'ai pas vu grand chose à Bugarach à part deux habitants...et un renard traversant la route, à moins que ce ne soit un extra-terrestre déguisé en renard !

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-008.jpgToulouse-Perpignan-11-04-2014-009.jpgVélocipédiquement parlant, voici ce que m'affiche le GPS concernant le profil à venir une fois passé Bugarach. Heureusement, je connais...et j'ai prévu le 36x25.

Ça passe, mais c'est quand même long. 4.5kms à 5% pour rejoindre le col du Linas à 667m d'altitude. Point culminant de ma sortie.

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-010.jpgLe temps se couvre, il ne fait plus que 19° et le vent se lève. Je remets donc les manchettes pour la descente vers Camps. Là, ça remonte vers un autre col, celui de Bancarel, 496m.
Direction enfin Cubières sur Cinoble, dernier village audois qui marque l'entrée dans les Gorges de Galamus.


Gorges de Galamus

Toulouse-Perpignan-11-04-2014-011.jpgEt là, le vent se fait sérieusement sentir et est franchement défavorable.
Je crains le pire pour la suite. Déjà 176kms dans les jambes qui commencent à être dures. Reste donc 42kms. Ok, ça descend des Gorges de Galamus jusqu'à Saint Paul de Fenouillet. Mais de Saint Paul de Fenouillet à Estagel, ce sont 17kms de faux plat descendant (1% seulement) qui m'attendent.



Courant d'air

Et en effet, j'ai galéré. En regardant le segment Strava entre St Paul et Estagel, on voit que je n'ai roulé qu'à 29.8km/h contre 39.7km/h la fois précédente quand j'avais la tramontane dans le dos. Et là, il a fallu que je m'emploie.
Arrivé à Estagel, je tourne à droite direction le col de la Dona. Seulement 4kms à 3% de moyenne mais sur un revêtement affreux fait de gravier très gros. Ça ne rend pas et les jambes sont lourdes.
Au sommet, au lieu de basculer, je tourne à gauche direction Calce. Je ne pensais pas que c'était si long ! Ça rajoute 4kms de grimpette. Même si ça monte un peu moins, le revêtement est toujours pourri et le vent de face.
Arrivé à Calce, je sais que ça descend jusqu'à l'arrivée. Arrivée 10kms plus loin. Mais 10kms vent de face avec un compteur qui affiche 208kms, c'est long.

J'arrive finalement avec 1h de retard sur mon horaire prévu, mais plutôt content. 8h30 de vélo, comme la dernière fois alors que j'avais le vent de face, ce n'est pas si mal.
Vous pouvez retrouver cette sortie sur Strava. 142 puls et 25.6km/h de moyenne. Pas mal pour 8h30 de vélo. Quant au dénivelé réel, il était de 1210m et non 2141m.

Pas de douleurs aux fesses à constater....juste mal aux jambes, mais le contraire m'aurait étonné. Mais deux jours après, j'ai pu refaire une sortie de 85kms sans soucis !

Ce que j'en retiens

Avec un peu de motivation, on peut arriver à faire faire pas mal de choses à notre corps. Pas de préparation spécifique pour cette sortie. Ma plus grosse sortie de l'année était de 110kms jusqu'à présent. C'était début mars.
En gérant son effort et en s'alimentant correctement, on peut produire un effort régulier durant 8h sans crampes ou autres douleurs. Si, douleurs aux jambes, mais rien de bien anormal, et on récupère vite.

Par contre, quelle satisfaction d'arriver à réaliser un défi ! Et ça, ça n'a pas de prix.