Pour être sûr de ne pas me louper, et suite aux conseils de Sylvain, je pars avec une sacoche de cintre (celle qui m'avait accompagné sur ma traversée des Pyrénées, toujours avec le même Sylvain) ainsi qu'une petite sacoche de cadre derrière la potence.

Si les poches du maillot sont assez grandes pour tout le ravitaillement, il faut composer avec la météo. 6 degrés au départ mais 20 degrés prévus dans la journée. Il faut donc partir couvert avec manchettes, jambières et une petite veste et avoir de quoi ranger tout ça en cours de route.

C'est pas "aéro", mais peu importe, l'important, c'est de parer à toute éventualité. Le but n'est pas de faire la course, mais de faire 200 km sans perdre personne. Le circuit devait à la base partir dans le Gers, vers l'Ouest. Mais depuis plusieurs jours, le vent d'Autan est nettement présent, avec des rafales à plus de 80 km/h et pour ce dimanche, si ce même vent est annoncé moins fort, il sera là. Autant donc partir face à lui pour qu'il nous porte au retour.

A noter qu'en partant de la même trace GPX, Garmin et Strava ne sont pas d'accord sur le dénivelé total. 1732 m pour Garmin, 2291 pour Strava. 30 % de différence, on est loin d'une paille !

Départ est donné à 9h, nous sommes 8 au départ, de bonne humeur. Je ne connais que Sylvain, mais plusieurs cyclistes du groupe me connaissent indirectement via Matos Vélo.

Le vent n'est pas encore trop présent. Dès le départ, le rythme imposé par les spécialistes des longues distances est bon. On est régulièrement à 28/30 km/h face au vent. Je prends quelques relais en discutant, mais prudent, je prends bien plus souvent les roues.

Sur le chemin, deux cyclistes se joignent à nous, un homme et une fille. Toujours l'occasion de discuter un peu. L'homme connaît Matos Vélo, forcément, ça aide à trouver des sujets de discussion. Au bout de 40 km, première bosse, Giroussens. 850 mètres à 7.8 % de moyenne pour admirer un joli panorama sur la vallée.

J'en profite pour quitter ma veste et les jambières. Par contre, les manchettes restent en place.

A partir de là, c'est une succession de toboggans avec vent de face. On passe par Graulhet, Lautrec, puis grandes lignes droites vers Castres. Aucun doute, le vent d'Autan est bien là. Certains sont déjà à la peine, pour ma part, ça va bien.

Arrivés à Labruguière, recherche d'un point d'eau pour ravitailler. Si j'ai fait le plein avant de partir de barres solides, mes deux bidons d'eau sont déjà vides, on vient de passer le cap des 100 kilomètres et je déteste rouler à sec, même si on va attaquer un col.

Une fois les bidons remplis, départ de Fontbruno, que j'ai déjà grimpé sur plusieurs "Laurent Jalabert". Une montée de 14km à moins de 5% de moyenne et une pente maxi de 7.5 % le tout en forêt. Un groupe part seul, nous sommes trois à nous faire "larguer" et on fera toute la montée chacun à notre rythme, en étant espacés de 200 / 300m. Il me faudra 53mn pour rallier le sommet, j'arrive environ 14 mn après les premiers en ayant géré toute la montée aux sensations, sachant qu'arrivé en haut, on en aura terminé avec les difficultés et le vent nous poussera. Mais il restera tout de même 100 kilomètres.

Bien qu'ayant mis mon Garmin en mode économie d'énergie avec l'écran éteint donc, je m'aperçois à posteriori que j'ai été parfaitement régulier au niveau de mon rythme cardiaque dans la montée avec 160 puls, ça ne bouge quasiment pas. L'avantage de l'âge et de bien se connaître !

Au sommet, on tourne à droite et on descend sur de mauvaises routes, direction Arfons.

On retrouve ensuite de grandes routes, avec un joli bitume et un très fort vent d'Autan au cul. C'est un vrai régal. Direction Sorèze, avec une jolie descente mêlant lignes droites et jolis virages. Je profite de l'agilité du Lapierre Xelius SL3 que j'ai en test et de ses freins à disques.

Arrivés à Sorèze, on peut quitter les manchettes. Il fait plus de 21°C et grand soleil, le tout avec le vent de dos. Revel, Montaigut-Lauragais, jusqu'à l'arrivée, on reste sur un rythme entre 35 et 40 km/h assez facilement. Je continue à m'alimenter correctement, même sur les 40 derniers kilomètres, il ne faudrait pas un coup de bambou à la fin.

Au gré de quelques embranchements, quelques compagnons de route sur cet Ultra Bike nous quittent pour "couper au plus court" et rentrer chez eux, direction Toulouse. Sur les 15 derniers kilomètres, j'ai les jambes dures, mais ça continue à plutôt bien tourner.

Finalement, j'arrive à la maison avec 218 kilomètres au compteur (voir Strava ici) à près de 27 km/h de moyenne. Côté dénivelé, Strava avait raison sur la trace de départ, puisque j'ai à l'arrivée 2295 m de dénivelé. 8 heures de selle, quelques douleurs aux cuisses, mais en dehors de cela, rien. Bien sûr, je rentre fatigué, mais content d'une bonne journée vélo.

Bien accompagné, c'est forcément plus fun et plus confortable, quand les forces manquent, on peut s'abriter. Une belle expérience sur une belle journée quasi estivale !