juillet-1958-45e-tour-de-france1.jpgComme on le voit sur cette photo du Tour de France 1958, depuis longtemps, les photographes ont fait chuter les coureurs. A l'époque, il s'agissait aussi des photographes professionnels. Aujourd'hui, les photographes bénéficiant d'une accréditation sur les grands Tours sont sélectionnés de façon drastique et ils ont suffisamment d'expérience pour ne pas trop faire d'erreurs de positionnement.

Mais ce n'est pas le cas des amateurs.

Pas de téléphone

Déjà, si vous ne possédez qu'un téléphone, oubliez le pour faire des photos de sport. Ça ne donnera pas grand chose. Les coureurs seront soient nets et éloignés...soient proches mais flous.
Même si les smartphones derniers cris ont fait de gros progrès, leur grand angle fait que les coureurs devront être très proches du téléphone pour que l'on voit quelque-chose. Et bien souvent, quand ils sont assez grands sur l'écran...ils sont à 1 ou 2m du téléphone. C'est là que peut survenir la chute, car vous pensez que le coureur est bien plus loin. Mais non....il est sur vos pieds !

Gare à la trajectoire

VTT.jpgPour faire des photos de cyclistes sur la route ou VTT, il faut de préférence connaître la trajectoire qu'ils vont prendre. La trajectoire idéale...mais aussi tenir compte d'une marge de sécurité en cas de chute ou fausse manœuvre du coureur.

Sur cette photo, le descendeur VTT s'est loupé.....mais le photographe est pile dans la mauvaise trajectoire. Il en sera quitte pour une grosse frayeur.

Mais en-dehors du fait que votre appareil photo peut gravement souffrir d'une rencontre avec un vélo, l'être humain n'est pas non plus prévu pour un choc avec les dents d'un pédalier. Même en étant matinal, ça peut être douloureux...et laisser des traces !

Sur une course comme le Tour de France, prenez aussi en compte les motos suiveuses (médias, assistance) et toutes les voitures des équipes et de l'organisation qui passeront, eux, sur l'extérieur d'un virage dans une descente...et qui roulent à droite dans la plupart des cas.

Préférez un téléobjectif

TDF2007_Peyresourde_033.JPG L'idéal est bien sûr de posséder un téléobjectif sur votre appareil qui vous permettra un "rapprochement" du coureur sans prendre de risques. Que ce soit sur un réflex, un bridge ou un compact, de nombreux appareils disposent désormais de zooms avec une focale de 200mm ou plus.
Cela vous permet de vous placer en retrait, dans un fossé ou dans un champ.
Pas toujours évident, surtout sur le Tour de France par exemple où de nombreux spectateurs peuvent vous gêner dans la prise de vue.

C'est pour cela que j'ai choisi les descentes désormais. Beaucoup moins de monde et des photos plus dynamiques. Pour faire ce cliché de Vinokourov dans la descente du Peyresourde, j'étais à plus de 15m de lui, à l'extérieur du virage et derrière les barrières.
Et ce, avec une focale de 100mm. Pas besoin donc d'un objectif hors de prix !

Les grands-angles sont aussi possibles

TDF2007_Peyresourde_064.JPGMais si vous ne possédez pas de téléobjectif, un grand angle permet aussi de faire des photos des coureurs, pour peu que vous soyez bien placés et que votre autofocus soit performant.
Pour réaliser cette photo, j'étais dans le même virage que la photo de Vinokourov ci-dessus, mais à l'intérieur, allongé dans le fossé. Peu de risques que le coureur tombe à cet endroit, et même si c'était le cas, la vitesse l'emporterait vers l'extérieur.

J'avais surtout fait attention à ce que mon appareil photo ne dépasse pas sur le bitume.

Ainsi, même si un coureur avait coupé de façon virile le virage, il ne me touchait pas. La seule façon pour qu'un coureur me touche dans cette position, ça aurait été qu'il roule dans l'herbe !




Ce n'est pas aux coureurs de faire attention à vous

D'une part, si vous êtes correctement placés, vous aurez le soleil derrière vous...et le coureur, face à lui logiquement. Il ne vous verra donc pas à l'avance. Et il s'attend à ce que vous lui fassiez de la place pour son passage.
Mais surtout, le coureur a déjà bien assez à s'occuper de son placement, des cyclistes qui l'entourent et de son effort pour ne pas avoir en plus à porter attention au public.