IMG_20141213_132709.jpgJe savais que le capteur de puissance permettait de travailler mieux et plus dur qu'avec un cardio, mais ce que j'imaginais était encore largement en-deçà de la réalité.
Travailler avec un capteur de puissance, c'est vraiment un autre monde (pour peu que ce dernier soit fiable et précis).

Pour réaliser ce test de la façon la plus précise possible, Alban Lorenzini, spécialiste de l'entraînement par la puissance (qui m'a prêté la roue Powertap qui sert d'étalon) m'a concocté quelques exercices qui m'ont permis de rapidement me rendre compte de l'écart qu'il y avait entre la fréquence cardiaque et la puissance.

Un de ces exercices, le CP20 (Critical Power 20 min) avait pour but de tenir une puissance donnée (250/260w pour ma part) en fonction d'un test que j'avais réalisé en début de semaine sur 5mn. 305W pour ma part, ce qui n'est pas si mal pour moi en décembre.

Donc, c'est parti pour 20mn à 250W au moins. Première difficulté, tenir cette puissance sur le plat. Car normalement, il est plus facile de tenir ces puissances sur des bosses, on est plus régulier. Mais du côté de Toulouse, la plus longue bosse, le Castera, ne fait que 3.5kms, soit 10mn de montée pour moi. Il faut donc que je fasse les 10 premières minutes sur le plat.

Et là, je me rend compte de la difficulté de tenir une puissance stable. La route n'est jamais parfaitement plate. La moindre pente à 1% et on monte à 320W. Mais dès que la route redescend, il faut s'employer pour rester à 250W, sinon, on a vite fait de ne sortir que 170W. Le cardio par contre reste très haut perché en raison de la latence du cœur pour réagir.
Même à 170 pulsations, si on sort 350W par exemple, un replat où on ne sort que 200W, le cœur restera pendant 20s au moins à 170 pulsations.
On le voir assez bien sur cette capture de toute ma sortie du 19 décembre. En jaune, la puissance, en rouge, la fréquence cardiaque. la ligne verticale noire représente le début de mon effort de 20mn à 250/260W.
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Si l'on ne prend que le zoom sur les 20mn d'effort, c'est encore plus flagrant, avec la constatation de la fameuse dérive cardiaque. Pour un même effort, le cœur bat de plus en plus vite au fur et à mesure de la fatigue.
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Autres captures depuis le Garmin cette fois (associé à la roue Powertap). La chute de puissance au milieu correspond à un stop !
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Résultat de ce test pour moi, 265W sur 20mn, soit 86% de ma PMA, ce qui semble ne pas être si mal vu mon âge.

172 pulsations de moyenne sur 20mn (pour une FCmax de 188), mais sincèrement, je ne me suis concentré que sur la puissance. Et celle-ci est hautement variable. Si l'on passe d'une pente de 7 à 5%, on perd très vite plus de 80W. C'est une attention de tous les instants si l'on veut maintenir une puissance stable.

Un outil encore cher mais indispensable pour qui a des ambitions

Les capteurs de puissance sont des outils encore très chers puisqu'il faut compter un billet d'entrée de 1000€ minimum sans le compteur pour une roue Powertap... et plus de 3000€ pour un SRM.
Mais à partir d'une catégorie junior, le cycliste qui a réellement des ambitions et veut évoluer en utilisant tout son potentiel physique devra en passer par là. C'est d'ailleurs le choix qu'a fait Thibaut Pinot en junior dès 2008.

Il y a très certainement beaucoup plus à y gagner que d'aller acheter des roues carbone ou gratter 300g sur son vélo.

Même si je n'ai plus aucune ambition sportive à 37 ans, j'avoue être tenté par ce type de produit. Ne serait-ce que pour m'améliorer encore et gratter quelques précieux watts.
Ah, si seulement j'avais eu ce type d'outil quand j'étais jeune !