Etape du Tour : plus qu'un seul acte en 2013

Les deux Etapes du Tour 2012 n'ont pas fait le plein. Alors que la limite est de 10000 dossards par épreuve, l'acte 1 dans les Alpes n'a enregistré que 9000 inscrits et l'acte 2 dans les Pyrénées, 6000 cyclos.

C'est sans doute la raison qui a poussé les organisateurs à ne proposer qu'une seule Etape cette année, entre Annecy et Semnoz. Une étape de "seulement" 130kms, bien loin donc des étapes précédentes et avec des cols beaucoup moins prestigieux qu'auparavant.
Mais le choix de cette étape n'est sans doute là aussi pas le fruit du hasard. Une étape courte qui peut la rendre accessible à un plus grand nombre de cyclosportifs, notamment étrangers, puisque ces derniers représentent une grande partie des inscrits. Pour eux, participer à une étape du Tour de France est plus important que le nom des cols empruntés. De plus, le départ et l'arrivée ne sont séparés que de 18kms, ce qui permettra à ASO, organisateur de cette cyclosportive, de faire quelques économies en navettes entre le départ et l'arrivée, de nombreux cyclistes pouvant rejoindre le départ en vélo pour s'échauffer !

Une étape plus accessible donc, qui permettra sans doute de faire le plein !

J'ai participé une fois à l'Etape du Tour 2010, mais j'y étais invité. Certes, c'est agréable de circuler sur route fermée, mais finalement, les ravitos sont moyens......et tant de cyclos en même temps sur les routes, avec des niveaux très différents, cela en devient très dangereux.

La Haute Route : de 1200€ en 2012 à 2200€ en 2013

Autre épreuve d'exception, la Haute Route, qui en 2013, se verra aussi disputée dans les Pyrénées en plus des Alpes.

  • 800kms entre Genève et Nice pour 20000m de dénivelé, sur 7 jours pour la Haute Route dans les Alpes
  • 800kms entre la Mériterranée et la côte Atlantique pour 20000m de dénivelé, sur 7 jours pour la Haute Route dans les Pyrénées


De belles épreuves à n'en pas douter, mais qui sont réservées à des élites financières...ou alors à des cyclosportifs très costauds dont le niveau leur permet de se faire sponsoriser.

De plus, concernant cette épreuve, contrairement à l'Etape du Tour qui ne demande pas beaucoup plus d'entraînement qu'une cyclosportive montagneuse habituelle pour finir, là, il faut sans doute sacrifier la moitié d'une année au vélo pour pouvoir terminer. Et quid en cas d'abandon sur la deuxième ou troisième journée en raison d'une tendinite ou autre. Ca fait très cher les quelques jours de vélo.

Je ne remets pas en cause le tarif de cette épreuve, qui est sans doute justifié, mais tout simplement pas à la portée de tous les cyclosportifs !

Quid des autres cyclosportives

Les autres cyclosportives, moins huppées, comme la Ronde Castraise, l'Albigeoise ou l'Ariégeoise (pour ne citer que celles que je connais bien) continuent d'attirer du monde, malgré une hausse sensibles de tarifs. Mais même autour de moi, je vois de plus en plus de cyclos ne faire plus qu'une ou deux cyclos au lieu de 4 dans l'année.

Mais nécessairement, certaines cyclosportives vont, dans les années à venir, avoir du mal à boucler leur budget. Pour ma part, l'an prochain, ce sera l'Ardéchoise, et c'est tout. Pour la beauté des paysages, pour le côté sentimental et familial, mais aussi pour avoir l'occasion de rouler une fois avec mon cousin !

De cyclosportif à randosportif ou cyclotouriste ?

Je me permets de reprendre là le terme de randosportif de mon ami le poète et philosophe Sylvain Dengreville.
C'est notamment lui qui m'a fait découvrir une nouvelle façon de pédaler. Lassé de mettre un dossard.....pour pas grand chose au final, chaque cyclo se prenant plus ou moins pour le champion du monde de son quartier, n'hésitant pas à râler si on ne lui prend pas de relais (alors que l'on est à 30mn des premiers), sprintant à l'arrivée en risquant la chute...pour une 200ième place.
Bref, je ne me retrouvais plus dans cet esprit, où l'on fonce pendant des heures, tête dans le guidon, sans même prendre le temps de regarder le paysage.
Même en club, l'esprit cyclos toujours à bloc me dépasse. Se rendre à une sortie de son club à 15kms de chez soi....et se faire larguer dans la première bosse 5kms après le départ parce-que des coursiers FFC viennent montrer qu'ils en ont une plus grosse que nous...et rentrer seul parce-que même les collègues du club ne regardent que la roue du gars devant, sans se soucier si les autres suivent ! Ca m'est arrivé une fois en début d'année. Depuis...j'hésite franchement à reprendre une licence.

Surtout si c'est pour ne plus participer à des cyclos.
Traversee-Pyrennees-127.jpgJe préfère autant organiser une sortie montagne en petit comité, tout aussi sympa qu'une cyclo. Pas de classement, on prend le temps de vivre, de faire des photos, d'attendre les collègues.
Même des plus grosses sorties à l'image de la traversée des Pyrénées de cet été, ne m'aura coûté que 200€ environ, bien loin des 2200€ de la Haute Route pour un trajet identique. Certes, il faut trouver un accompagnateur pour les bagages, mais sans chrono, le plaisir n'a pas été moins grand.

Je ne sais pas si c'est l'âge qui veut ça (36 ans dans quelques mois....) ou l'arrivée d'un bébé, mais finalement, le cyclosportif qui était en moi m'a définitivement quitté pour laisser placer à un randosportif.

Et le coût des cyclosportives n'est sans doute pas la seule raison de cette transformation, mais y participe sans aucun doute !