Selon la première étude, réalisée auprès de tous les anciens coureurs du Tour de France arrivés dans les dix premiers depuis 1903, l'espérance de vie des sportifs est supérieure à celle de la population générale. Dans la deuxième étude, en reprenant les 3 430 athlètes français ayant participé aux Jeux olympiques depuis 1896, les chercheurs observent une réduction de moitié de la mortalité.

Une étude de l'Inserm centrée sur les performances des coureurs du marathon de New York ces trente dernières années, montre en outre qu'une activité physique intense est tout à fait compatible avec l'âge. «La participation des concurrents de plus de 40 ans connaît une forte augmentation, et leurs performances ne cessent de s'améliorer, observe Romuald Lepers, auteur de l'étude et chercheur à l'Inserm. Pour la première fois, un centenaire a même terminé le marathon en moins de 10 heures. Tout cela montre que le haut niveau ne fatigue pas le cœur.»

Plus l'effort est fréquent, plus le bénéfice sera grand

La question est de savoir si ces résultats très favorables sont transposables à la population. En effet, les prédispositions naturelles (génétiques) et l'hygiène de vie des sportifs de haut niveau en font des cas particuliers.

«On sait désormais que ce qui est vrai pour les jeunes champions de vélo ou de tennis l'est aussi pour les autres», assure Jean-François Toussaint. Tout laisse à penser que plus l'effort est fréquent, plus le bénéfice sera grand, même si les scientifiques cherchent encore la posologie précise, et qu'au-delà d'une certaine quantité d'efforts, variable selon les individus, l'excès pourrait être délétère.

Le conseil minimum reste donc d'avoir une activité d'intensité modérée: pendant 30 minutes cinq fois par semaine ou une activité intense trois fois par semaine pendant 20 minutes. Au-delà, il semble qu'il y ait ce que les scientifiques appellent une relation dose/effet, c'est-à-dire que plus on fait de sport et plus le bénéfice est grand.

Car l'activité physique permet de lutter contre les phénomènes liés à l'âge, en particulier le vieillissement de l'organisme qui peut se manifester par exemple par une diminution de la capacité respiratoire ou de la force musculaire. Il est aussi fréquent de réduire son activité au fil des ans, même si certains seniors sont plus actifs que des gens plus jeunes. Dans tous les cas, des programmes d'activité permettent d'augmenter les capacités pulmonaires et musculaires de 20 à 30 %.

L'effort est aussi bénéfique au niveau cardiovasculaire. L'exercice régulier permet notamment d'avoir un muscle cardiaque plus puissant, en meilleure forme. De plus, les efforts contribuent au développement de la microcirculation, ces petits vaisseaux sanguins qui pourront, si besoin, jouer un rôle d'itinéraire de secours pour le sang et l'oxygénation du cœur en cas d'infarctus du myocarde (grosse artère bouchée).

Le bénéfice cardiovasculaire de l'activité physique apparaît d'ailleurs très rapidement, puisque les modifications sont observées dès trois mois d'entraînement. Rappelons tout de même aux sédentaires que la reprise du sport lorsque l'on en a plus fait depuis de nombreuses années impose une visite chez un cardiologue.

Enfin, l'important est de trouver une activité que l'on fait avec plaisir. C'est la seule condition pour persévérer dans ses efforts.

Source : Le Figaro