Arrivée à 7h. Plutôt que de faire comme beaucoup de monde, à savoir me garer à Tarascon près du départ, je choisi de me garer aux Cabannes. Trois raisons à cela ; -> Moins de monde, on trouve donc une place de suite -> C'est à 10kms du départ, ça permet donc un échauffement tranquille -> Au pied du Plateau de Beille....car je pense qu'à la fin de cette cyclo, je n'aurai pas spécialement envie de me taper 10kms pour retourner à la voiture

Comme prévu, pas trop de monde, je trouve une place de suite. J'ai 1/2h pour monter mon vélo et me préparer, j'ai donc le temps. Montage méticuleux du vélo, gonflage des pneus à 8 bars, graissage de la chaîne, bidons et surtout, pas mal de barres énergétiques....je pense que j'en aurai besoin.

7h50 : Je décolle des cabannes. L'air étant assez frais, je mets mon coupe-vent. En effet, il ne fait que 18° ! En ces temps de fortes chaleurs, ça fait du bien. Si ça pouvait en être ainsi toute la journée.

Km0 : Comme d'hab, beaucoup de monde sur le départ. Certains sont sur la ligne depuis 8h. Moi, je finis de m'échauffer 10mn avant le départ. Je suis donc au beau milieu des 1800 cyclos sur la ligne de départ. Tout le monde essaye de gruger des places....je laisse faire, la course n'est pas sur la ligne de départ. Un gars de mon club (Paul) arrive à côté de moi sur la ligne de départ. Il n'était pas sûr de participer, mais il est finalement venu. Ca me rassure, j'ai trouvé une bonne roue pour remonter le peloton, il est très puissant.

8h30 : Le départ est donné. Je franchi la ligne de départ à 8h35, le temps que tous les cyclos devant moi démarrent. Je me mets de suite dans la roue de Paul et on commence une folle remontée.

Km20 : Nalzen. Resté 80% du temps dans la roue de mon collègue, on a rejoint la tête de la course. Le compteur affiche déjà 37km/h de moyenne. Moi qui m'était juré de garder des forces pour la fin....... Bonne nouvelle, je retrouve un autre collègue de club (Gérard)qui est à peu près de mon niveau...mais qui grimpe mieux que moi. Je vais rester avec lui et laisser mon première collègue faire sa course devant.

Km30 : Lavelanet. Toujours dans le peloton, bien à l'abri, ça roule entre 35 et 40km/h. Peu de difficultés à part des petites bosses de 300/400m. Tout va bien, je continue à discuter avec Gérard.

Km38 : Bélesta. Les première difficultés commencent. C'est le début du col de la Croix aux Morts. 8kms à 5% de moyenne. Ca ne monte pas beaucoup, mais pour rester accroché au peloton, il faut rouler à 25km/h. Ca commence à exploser. Je reste dans la roue de Gérard.

Km46 : Sommet du col. On se retrouve avec Gérard largué par le peloton, avec environ 20 coureurs. C'est un faux plat montant pendant 10kms, on se met devant pour essayer de rejoindre le peloton qui n'est qu'à 500m de nous.

Km50 : Ca fait 4 kms que l'on prend des relais avec Gérard entre 35 et 40km/h. Les 20 autres coureurs ne veulent pas prendre de relais. Je dis à Gérard que je coupe l'effort, on ne va pas se griller qu'à deux pour 20 coureurs. De toutes façons, à deux, on ne rentrera pas. On se relève et l'allure descend à 26/30km/h.

Km52 : 2 coureurs se mettent devant et impriment un petit rythme de 30km/h.

Km55 : Belcaire. Nous sommes au début du col des 7 Frères. 5.5kms à 4% de moyenne. Gérard part devant, je ne peux suivre son rythme, je préfère ne pas me mettre dans le rouge.

Km60 : Arrivé en haut du vol, je me retrouve avec 5 coureurs. On roule sur 5kms en légère descente pour récupérer ceux qui sont partis.

Km65 : Prades. Nouveau col à enchaîner, le col de Marmare. 3.5kms à 3.5% de moyenne. Je grimpe tranquille, ça se passe bien. Je sais qu'après ce col, il y a une descente technique où on va rattraper pas mal de monde.

Km69,5 : Arrivée en haut du col. Toujours avec les mêmes coureurs plus deux ou trois qui nous on rejoint. Tout le monde se jette dans la descente qui fait 11kms. Par contre, descente dangereuse sur route étroite (une seule voie) et dans la forêt, donc tout à l'ombre, on a du mal à voir les pièges. Nous sommes en file indienne. 4 ou 5 kms après le début de la descente, je me fait une grosse frayeur. Les gars devant n'ont pas signalé un caillou au milieu de la chaussée. Je roule dessus à 55km/h, le vol décolle vraiment bien et je suis déporté de 50cm sur la droite. Ca a fait un bruit horrible, mais plus de peur que de mal, la roue n'est même pas voilée.. Plutôt que de me calmer, je force un peu le rythme pour être devant, ça m'évitera les surprises.

Km80 : Caussou. A partir de là, j'ai déjà reconnu le parcours la semaine précédente. Ca remonte un peu pendant 8kms, mais rien de méchant. J'en profite pour m'arrêter au 3ième ravito et recharger en eau.

Km 88 : Appy. J'ai rejoint dans la montée mon collègue Gérard qui n'est pas au mieux de sa forme. Nous sommes maintenant 20 coureurs et nous allons attaquer la descente sur les Cabannes qui dure 11kms. Très technique celle-là aussi, mais tout au soleil, donc on voit les pièges. On ne descend pas très très vite étant donné qu'il y a une succession d'épingles tous les 200m environ. Le peloton est en file indienne, je suis toujours en tête de ce groupe pour éviter les mauvaises surprises.

Km 99 : Les Cabannes. Ravito. Bizarre, tout le monde s'arrête. Je reste 1mn à remplir les bidons, prendre à manger, etc. Je repart avec mon Gérard. C'est parti pour le calvaire de la journée. Il est 12h, il fait beau et malheureusement, très chaud. Heureusement, on nous annonce au ravito qu'il y a 3 points de ravitaillement en faut dans la montée. Je lance mon compteur pour voir le temps que je vais mettre pour monter (la semaine précédente, je l'avais monté à 1h36....mais avec seulement 25kms dans les jambes). On apprend que le premier de la course est mn devant nous, alors que nous avons 31 de moyenne au compteur.

Au bout de 15mn, je laisse partir Gérard, je suis dans le rouge. Malgré les encouragements du nombreux public, je vais poser pied à terre au moins 10 fois dans la montée. La chaleur est insupportable, je vais m'arrêter à tous les points d'eau. Les spectateurs sont sympas, ils nous proposent de nous arroser....mais ça ne me fait pas monter plus vite. A chaque fois que je pose pied à terre, je me fait doubler par 4/5 coureurs. Au total, je pense qu'au moins 200 coureurs m'ont doublé. Mon 39x28 est trop gros à tirer.....il faut que j'achète un compact. Des dizaines de coureurs sont arrêtés sur le bord de la route dès qu'il y a de l'ombre. Je ne me bat plus contre les autres, mais contre moi et la montagne. J'ai plusieurs fois envie de renoncer au bout du 5ième kilomètre....mais il ne reste que 10kms. A 5 kms de l'arrivée, il y a 200m de plat. Je reste sur un 39x25 pour faire descendre le coeur. Un petit vent frais nous rafraîchi, ça fait du bien. A 4kms du sommet, je vois au loin Gérard arrêté. Il a des crampes. Il repart avec moi et on monte tranquille. Sur le dernier km, je suis victime de crampes, mais je m'accroche, les 300 derniers mètres sont quasiment plats. Alors que la semaine d'avant, j'avais passé la grosse plaque sur l'arrivée, là, je reste sur 39x28 tellement je suis crevé. On arrive ensemble avec Gérard. On aura fait la montée en 1h57, soit 20mn de plus que le temps mis la semaine d'avant. 8,2km/h de moyenne.

Je connaitrai mon classement plus tard, j'étais trop pressé de rentrer à la voiture après avoir mangé le plateau repas. Mais je dois finir à au moins 1h du premier. La descente s'effectuue en freinant en permanence, car de nombreux coureurs montent sur toute la route. Lorsque j'arrive en bas, mes jantes sont brulantes, je ne peux pas les toucher. Voilà une formidable étape....mais j'ai envie d'arrêter le vélo tellement j'ai souffert.....jusqu'à la semaine prochaine....

Vous pouvez retrouver 3 clichés pris sur cette cyclosportive ici.