L'image utilisée pour accompagner cet article n'a aucun lien avec le magazine en proie à des difficultés, il s'agit juste d'une illustration. Et je ne mentionnerai pas non plus le nom du magazine, l'information étant pour le moment confidentielle.

Concurrence d'internet

Mais toujours est-il que la presse écrite cycliste ne sera pas épargnée par la concurrence des blogs et autres sites internet. Seuls les plus gros survivront.
Internet permet comme je l'ai déjà indiqué, un accès rapide à l'information et souvent gratuit, comme je le fais sur mon blog dédié au matériel vélo.
Pour peu qu'une info tombe juste après le bouclage du magazine écrit, il lui faudra attendre un mois pour parler de la nouveauté...alors que les sites l'auront déjà reprise. Comme une impression de réchauffé pour le cycliste adepte à la fois d'internet et du magazine papier.

Des revenus publicitaires en baisse

Les marques sont de plus en plus frileuses à payer une fortune pour des encarts publicitaires sur des magazines. Crise oblige, mais aussi calcul de retour sur investissement. Certains préfèrent, pour la même somme, payer des encarts sur des sites web ou blogs ou offrir du matériel à des blogueurs cyclistes influents en échange d'un article qui restera des mois archivé sur internet.
Plutôt que de s'offrir une pleine page dans un magazine, la marque peut s'offrir un accès à plus de 15 sites webs ou blogs pour un montant identique.

Encore des avantages pour l'accès à l'information

J'ai récemment eu la confirmation que les journalistes des magazines vélos avaient encore droit à un accès à l'information prioritaire par rapport à de nombreux sites web. Et je comprends que les journalistes tentent par tout moyen de sauver leur outil de travail.
Mais l'information sur internet circule très vite et les magazines de presse auront malheureusement bien souvent un train de retard.

Des modèles économiques différents

Mais certains services de relation presse des marques ont vite compris l'intérêt de mettre des blogueurs dans la boucle et de leur permettre un accès rapide à l'information. Et je pense qu'il sera difficile d'inverser la tendance.
Les blogs et sites restent pour la plupart gratuit tout en se permettant tout de même de gagner de l'argent. Même si le modèle économique de certains sites est "tendu" et par forcément rentable, il n'y a pas forcément de pertes. Et du côté des blogueurs, c'est souvent là aussi de petits revenus, mais suffisants pour "presque en vivre". De quoi, comme pour moi, largement arrondir les fins de mois. J'allie donc passion et revenus supplémentaires non négligeables.

A côté de cela, certains magazines écrits sont quasiment sous perfusion, ont de moins en moins de véritables journalistes...et quasiment plus de photographes. Certains vont même jusqu'à voler des photos aux blogueurs. Ca coûte nettement moins cher...surtout si le photographe ne s'en aperçoit pas !
Et l'impartialité des journalistes tributaires des revenus publicitaires des marques est depuis longtemps remise en question....mais cela est pour moi aussi valable sur internet.

Mais nous avons encore besoin de magazines

Toujours est-il que tout n'est pas si rose. Car quel site internet aujourd'hui en France peut se permettre, à l'image du magazine Le Cycle par exemple, de proposer des essais de rendement de roues ou de pneus à l'aide de matériels coûteux ? Aucun à mon avis. De l'autre côté de l'Atlantique, des sites web comme Bikeradar, VeloNews ou Bikerumor y arrivent. A terme, nous y arriverons aussi en France.
Mais la presse écrite ne doit pas, à mon avis, disparaître. Peut-être moins de titres (3 ou 4 ?), mais il faut que ces magazines survivent.

Même moi qui suit un adepte d'internet (geek ?), j'apprécie de pouvoir feuilleter un magazine le soir dans le lit....ou sur le trône (oui, je sais, c'est moins glamour). Lire de longs articles est toujours plus aisé sur du papier. Mais c'est le modèle économique de cette presse écrite qui devrait être revu afin de pouvoir proposer des tarifs nettement plus abordables. Car à 4 voire 5€ le magazine (26 à 35F quasiment pour les plus vieux d'entre nous), ça fait tout de même un joli budget mensuel !